martedì 2 dicembre 2008

L'eutanasia in Lussemburgo

Questo articolo (pubblicato su LE SOIR - quotidiano Belga) andrebbe letto alla luce di quanto sta accadendo in Italia riguardo alla opposizione della Chiesa Cattolica Apostolica Romana alla depenalizzazione dell'omosessualità.


Euthanasie : le grand duc joue sa couronne

Rédaction en ligne

mardi 02 décembre 2008, 16:33

Comme Baudouin Ier face à l’avortement en 1990, le souverain luxembourgeois a invoqué mardi des valeurs morales pour refuser de signer une loi légalisant l’euthanasie, menaçant de plonger son pays dans une crise constitutionnelle sans précédent depuis près d’un siècle.

Euthanasie : le grand duc joue sa couronne

EPA

A 53 ans, le grand-duc Henri, qui règne sur le Luxembourg depuis 2000, est sorti de sa neutralité en informant lundi les leaders parlementaires qu’il ne signerait pas la loi sur l’euthanasie pour des raisons « de conscience ».

Révélée mardi, l’information a déclenché une tempête dans ce micro-Etat de 470.000 habitants, dont la très catholique famille régnante fait rarement l’objet de polémiques.

« Je comprends les problèmes de conscience du grand-duc.

Avec des nuances, j’ai les mêmes problèmes. Mais je suis d’avis que si la Chambre des députés vote une loi, elle doit pouvoir entrer en vigueur », a réagi à la radio le Premier ministre, le chrétien-social Jean-Claude Juncker, qui devait faire une déclaration à 18H00 (17h00 GMT).

Le texte, qui dépénalise l’euthanasie sous certaines conditions, avait été adopté en février en première lecture par les députés.

Il n’avait recueilli qu’une courte majorité, grâce au soutien des députés socialistes de la majorité gouvernementale et des membres de l’opposition libérale et des Verts et malgré l’opposition massive des chrétiens-sociaux de Jean-Claude Juncker. Ces derniers avaient exprimé la crainte d’une « banalisation de l’acte d’euthanasie ».

Pour entrer en vigueur, le texte doit cependant encore être adopté en deuxième et dernière lecture par les députés lors d’un vote prévu ce mois-ci, puis être « sanctionné » et « promulgué » dans les trois mois par le grand-duc, chef de l’Etat.

« Nous devons trouver une solution pour nous en sortir sans déclencher une crise constitutionnelle », a déclaré M. Juncker, jugeant la situation potentiellement « très grave ».

« Le grand-duc doit être politiquement neutre. Sinon, cela mènera à un débat sérieux sur la Constitution », a abondé le chef du groupe des Verts au Parlement, François Bausch.

La question d’une évolution vers une monarchie purement protocolaire, de type scandinave, est désormais ouverte au Luxembourg, confronté à sa première crise constitutionnelle depuis 90 ans : en 1919, la grande-duchesse Marie-Adélaïde était sortie de sa neutralité politique pour prendre le parti des catholiques sur une loi limitant l’influence de l’église dans l’enseignement.

La grande-duchesse avait abdiqué mais la monarchie constitutionnelle avait été confirmée par référendum. Depuis, aucun souverain grand-ducal ne s’était opposé à une décision du Parlement.

Dans un cas similaire, l’oncle du grand-duc Henri, le roi des Belges Baudouin Ier, avait estimé en 1990 que sa « conscience lui interdisait de sanctionner » une loi belge libéralisant l’avortement.

Le gouvernement et le parlement belges s’en étaient tirés par une pirouette : ils avaient « constaté que le roi se trouvait dans l’impossibilité de régner » durant quelques jours, et promulgué la loi sans signature royale.

L’utilisation d’une procédure prévue par la Constitution pour pallier une démence ou un emprisonnement du souverain avait été très critiquée en Belgique.

Depuis, et malgré l’accession au trône du roi Albert II, au catholicisme plus discret, les prérogatives royales sont régulièrement remises en cause en Belgique, sans que cela ait toutefois débouché sur une réforme constitutionnelle.

En Europe, les Pays-Bas ont en 2002 été les premiers à légaliser l’euthanasie, suivis la même année par la Belgique où le roi Albert II n’a pas fait d’obstruction.

Dans la plupart des autres pays européens, l’aide apportée aux malades incurables désireux de mettre fin à leurs jours reste un homicide.

Nessun commento: